Newsletter
Rotary Club
Genève Lac

Rotary-Club Genève-Lac Nº 219 - mai 2010

3 mai 2010

editorial par Christophe Ricard, président 2009-2010

Chers amis,
Vous n’êtes pas sans savoir que quelques jours avant d’entrer dans mes fonctions de Président de Genève-Lac, les circonstances ont voulu que je me retrouve domicilié à Londres. Sans l’aide reçue, je n’aurais pas pu assumer ma tâche, et profite de cette occasion pour vous en remercier chaleureusement.
Durant mes fréquents séjours à Londres, il m’a bien sûr été donné de fréquenter les clubs Rotary locaux, et là, j’avoue être allé de surprise en surprise. Tout d’abord, le choix est vaste puisqu’il existe une centaine de clubs Rotary dans le Grand Londres. Il existe même un club virtuel dont les membres, dispersés aux quatre coins de la planète, se réunissent régulièrement pour « chatter » et faire aboutir leurs projets. Même s’il paraît que ce ne soient pas les moins actifs, on peut quand même se demander comment le rotarien chargé des questions de camaraderie au sein dudit club opère…
Mais là n’est pas le plus surprenant ! En effet, ayant décidé de visiter tous les clubs se trouvant dans le centre de Londres où je réside, j’ai bien sûr commencé par le Rotary Club London. Fondé en 1911, celui-ci dispose de 140 membres et se targue d’être le plus ancien club Rotary en dehors des Etats-Unis. Les traditions y sont légion, les responsables des différentes commissions décorés de toutes sortes de médailles et autres sautoirs, le protocole extrêmement strict, les membres tous plus respectables les uns que les autres, le Prince Philip d’Edimbourg et la Baronness Thatcher y figurant comme membres d’honneur. Au chapitre des curiosités, il me faut aussi mentionner que seul le Président y est habilité à boire du vin (!?) et que lors de l’échange de fanions, si votre club n’est pas issu d’une capitale, on ne vous donne qu’un certificat, pas de fanion en retour… Ayant eu la chance d’avoir affaire à un interlocuteur disposant d’une connaissance très relative de la géographie du « Continent », j’ai menti, je l’avoue, en prétendant que Genève est la capitale, tout en me gardant bien d’ajouter que je ne parlais pas de la Suisse, mais de notre chère République…
Les autres clubs visités dans les quartiers de Westminster, Chelsea et Kensington, montrent tous un profil à peu près identique : plus accessibles, plus sympathiques, plus « rotariens » certes, mais avec des effectifs très réduits. A aucun des repas de clubs auxquels j’ai participé, nous n’avons été plus de dix. Oui, oui, vous m’avez bien lu. Et même lors d’un des repas, je représentais à moi tout seul un quart de l’assistance !
Plusieurs explications m’ont été données pour justifier cette « désertification » : de nombreux londoniens s’expatrient, sont membres de multiples clubs dans d’autres domaines, ont du mal à se rendre aux réunions de midi, voir du soir, bref rien que nous ne connaissions pas chez nous... A mon sens, l’explication n’est pas là, mais dans l’absence d’une démarche cohérente menée aussi bien par les clubs que par le District en matière de renouvellement des effectifs, de soin dans le choix des candidats, de leur représentativité, de la variété dans leurs origines professionnelles et sociales ou encore de l’âge des nouveaux arrivants. Certains clubs, où l’effectif ne dépasse pas vingt membres dont une moitié seulement d’actifs, et pourtant voisins de quelques centaines de mètres, refusent de fusionner sous prétexte d’y perdre leurs traditions et leur âme. Je crains fort qu’ils y perdent en définitive la
vie. La tradition, l’élitisme et l’exclusivité ont certes du bon, à condition de ne pas en abuser.
Cette intrusion en terre rotarienne britannique m’a aussi permis de comprendre à quel point j’étais fier d’appartenir à un club dynamique, plurifacétique ou tout simplement « vivant » !
Bien à vous
2024 © RC Genève Lac - tous droits réservés